Une seedbox, dans le jargon BitTorrent, est une machine secondaire dont vous disposez, et qui se consacre au partage de données sur les réseaux pair-à-pair. La Seedbox dispose alors bien souvent d'une interface web vous permettant de gérer vos téléchargements.
Souvent, il s'agira d'un serveur (donc un équipement prévu pour fonctionner 24h/24) qui dispose d'une très bonne connexion internet sur lequel on installe un client BitTorrent qui se chargera de «seeder», c'est à dire de mettre en partage les fichiers du torrent à votre place («seed» = graîne en anglais, donc «to seed» ~= mise en culture…).
Elles sont en général employées par les utilisateurs de trackers privés où le ratio est mesuré, étant donné que si elles uploadent beaucoup, cela aura pour effet de «booster votre ratio», ce qui suscite d'ailleurs quelques questions que l'on abordera plus bas…
Les serveurs pour les seedboxes sont en général loués auprès d'hébergeurs professionnels, car à moins que vous n'ayez une connexion internet (fibre optique…), la capacité de votre connexion est comparativement moindre. L'autre avantage est que les machines hébergées dans les datacenters peuvent tourner 24h/24 avec une gêne moindre par rapport à si l'une de ces machines était chez vous.
D'un point de vue strictement informatique, le terme seedbox n'a pas de validité particulière, il s'agit juste d'un client BitTorrent qui fonctionne dans un contexte un peu particulier, décrit ci-dessus. Il s'agit donc d'un terme à légère connotation marketing.
Le terme «SeedBox» a émergé pendant l'heure de gloire du réseau BitTorrent, mais le concept de Seedbox, qui est en fait «de mettre la blinde en terme de partage de fichiers via une machine secondaire», peut être transposé à d'autres P2P. La raison pour laquelle cela se fait moins avec les autres réseaux pair-à-pair tient essentiellement à ce que leur écosystème logiciel s'est moins développé : Si la seedbox tourne sur un serveur qui ne dispose pas d'interface graphique (ce qui répond au besoin d'économiser les ressources utilisées sur les machines), cela nécessite des logiciels P2P prévus pour fonctionner dans ces conditions. En 2017, les réseaux P2P type Soulseek et eMule ne disposent pas vraiment de logiciels fiables permettant de fonctionner sans interface graphique (museekd est très buggé, mldonkey également).
La mise en place d'une seedbox nécessitera souvent des compétences en administration de systèmes Linux. Alternativement, des offres commerciales mettant à votre disposition des seedboxes préconfigurées se sont développées.
Outre le téléchargement et le partage en eux-mêmes se pose la question du rapatriement et de la consultation des oeuvres stockées sur la seedbox. Les solutions les plus simples permettent de récupérer les fichiers avec par exemple un client FTP ou bien votre navigateur web.
Dans d'autres cas, la seedbox vous propose de visionner (ou d'écouter) directement le contenu stocké sur la seedbox, c'est à dire en streaming.
Le concept de seedbox s'est développé davantage en s'accompagnant d'applications facilitant la recherche de contenus. En gros, ces applications se chargent de scruter les sites de liens (les indexeurs de contenus) à votre place. Il s'agit d'une part d'agréger les fournisseurs de contenu, et d'autre part d'uniformiser l'interface qui sert à mener vos recherches. Il s'agit par exemple de Sickrage, Sickbeard, Couchpotato, Headphones et dans une certaine mesure Flexget.
Disposer d'une seedbox chez soi (donc sur sa propre connexion, et avec ses propres équiments), revient à utiliser un équipement secondaire (un routeur ou d'un autre type de périphérique style plug-computer) et a effectivement quelques intérêts, qui sont ceux que l'on retrouve dans les démarches d'auto-hébergement.
Par rapport à un usage classique des clients BitTorrent:
L'inconvénient, c'est que vos téléchargements s'accapareront une bonne partie de votre connexion internet, ce qui peut parfois nuire à vos autres activités. Dans ce cas, il vous faudra identifier si c'est la réception ou l'émission qui est saturée, et paramétrer le client BitTorrent de façon à le brider un peu en conséquence.
L'autre démarche donc, consiste à louer les capacités d'une machine auprès d'un hébergeur professionnel, une pratique déjà courante lorsque l'on loue une machine pour héberger un site web par exemple.
Parmi ces hébergeurs professionnels, certains se spécialisent dans les offres seedbox (et les couplent parfois à des offres VPNs), tandis que d'autres sont des solutions d'hébergement classiques (OVH…). La différence entre les 2, c'est que dans le second cas (hébergeur généraliste), vous devrez vous-même mettre en place la seedbox (voir par exemple ce guide). On peut soupçonner que les offres spécifiquement orientées seedbox soient là du fait d'y avoir flairé un marché juteux, tandis que les offres généralistes, de par leur flexibilité, devraient1) pouvoir répondre aux mêmes besoins.
L'intérêt principal d'avoir une seedbox distante, c'est que les serveurs distants ont généralement une très bonne capacité de débit, donc les intérêts sont:
Mais aussi quelques inconvénients, comme:
Précisons ce dernier point d'inconvénient. L'hébergement pro permet certes d'assurer une distribution efficace des fichiers. D'un autre côté, le peer-to-peer peut s'en dispenser, puisque le réseau est censé se suffire à lui-même. Le Peer-to-peer se veut par essence peu contraignant, car c'est une technologie qui s'adapte à la disponibilité et à la capacité de votre machine personnelle: lorsque votre ordinateur est allumé, vous contribuez au réseau, lorsqu'il est éteint, d'autres pairs prennent le relai. Dans l'idée, vous devriez pouvoir préserver un ratio convenable par ce moyen, et donc sans artifice. Le problème se situe justement dans l'idée de ratio, qui réintègre de la distinction entre les pairs.
Les seedboxs hébergées dans des infrastructures spécifiques créent souvent un déséquilibre du fait que les internautes classiques ne peuvent pas rivaliser avec la capacité de connexion d'une seedbox, et maintiennent plus difficilement leur ratio car contribuent moins au réseau en proportion.
D'un autre côté, si vous disposez d'une telle seedbox, il est tout indiqué de les utiliser sur des trackers ouverts, avec DHT activé, et sans comptabilisation de ratio. Vous mettez ainsi sa puissance au service d'un réseau ouvert, ce qui n'a, redisons-le, n'accroît pas sensiblement les risques liés à des poursuites judiciaires.
Qu'est ce qui distingue les offres Seedbox ? Y en a t-il certaines plus sûres (sécurisées) que d'autres ?
Nous recenserons éventuellement quelques offres seedbox par ici.
Voir aussi ce topic pour des questions liées à «la sécurité».
Nous vous expliquons aussi comment mettre une seedbox en place chez soi ou sur un serveur (expl: rtorrent + rutorrent, consultez la section BitTorrent pour d'autres guides.