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Introduction au Peer-to-peer (3ème partie)

Dans cette partie, on présentera le pair-à-pair sous un angle plus sociologique : culturel, et juridique.

Le P2P et la culture

Le pair-à-pair à un rôle évident de distribution de la culture, dans le sens où l'on s'échange les films, séries et musiques du moment. C'est bien ça qui ébouriffe les ayant-droits : la copie de contenus encore commercialisés, à forte valeur ajoutée puisque c'est vers là que le public mainstream a les yeux tourné, et que cette attention ne durera qu'un temps.

Pourtant le P2P a aussi un rôle de préservation de la culture. De nombreux albums musicaux, produits en éditions limitées et à tirage confidentiel (notamment le vinyl, ou tout support dont le master n'a pas été conservé), ne sont plus distribués du tout. La numérisation de ces oeuvres et leur distribution assure alors un rôle de sauvegarde. Cette sauvegarde est d'autant efficace qu'elle est répartie sur tous les coins du globe, même si c'est dans un disque dur qui traîne au placard et qui n'est pas relié à l'internet, son propriétaire pourra toujours le remettre en ligne s'il le souhaite.

Le pair-à-pair a fait copain-copain avec le numérique sans résistance, tandis que les ayants-droits se montrent plus hésitants. C'est simple : le numérique permet la copie à l'identique et à moindre coût, pour toute personne possédant un ordinateur. Le numérique ne permet donc pas de limiter la copie, de contrôler la rareté, de garder la main sur les droits de diffusion.

L'avènement du CD amenait déjà ce risque. Pas au début, car il a fallu le temps que les ordinateurs soient équipés de graveurs. Le technique est donc une arme à double tranchant pour les ayants-droits : la facilité de reproduire et la réduction des coûts ne bénéficie pas qu'à eux-mêmes. Tout va bien tant que cette technique n'est pas entre les mains des “consomateurs”. Sur ce principe, proposer une offre légale et vendre du MP3 équivaudrait à se jeter dans la gueule du loup : il est hors de question qu'une seule personne paie pour acheter sa musique, qui serait ensuite distribuée par des moyens officieux.

Cela explique en partie le retard des ayants-droits pour ce qui est de proposer une offre légale conséquente. Mais ce n'est pas la seule raison. A cela s'ajoutent les raisons légales : les ayants-droits sont confrontés au poids de leurs propres règles. On comprend pourquoi Spotify, pour parvenir à proposer quelque chose qui ait l'air sérieux, a démarré son service en se fournissant de façon illégale1).

Le copyright, ou en France les droits d'auteurs, ne permettent la distribution de contenu que si l'on en a obtenu l'accord. Il faut donc refaire ces négociations, parfois avec de nouveaux acteurs, car il s'agit d'un nouveau type d'activité qui ne fait pas partie de leur domaine d'expertise.

Toutefois cette résistance à prendre les risques et adopter les évolutions techniques signifiait ignorer l'évolution des besoins, et laisser la place aux pirates trop enthousiastes pour se soucier de l'appareillage contractuel et légal.

Aujourd'hui les ayants-droits ont reconstitué une partie de leur réseau, et proposent des catalogues plus satisfaisants, mais toujours insuffisants. C'est encore plus difficile si votre situation vous amène à utiliser un type de poste informatique ou une connexion internet qui ne rentre pas dans les normes (imaginaires) des fournisseurs de services, voir par exemple ce témoignage. Autrement dit, l'offre légale est une plaisanterie.


BROUILLON

divers/introduction-au-peer-to-peer-3.txt · Dernière modification: le 19/03/2018 à 11h52 de 111110101011