Pour les personnes au profil plus technique, davantage de méthodes et explications…
Il faut pour cela connaître l'adresse IP du site à visiter. L'inconvénient, c'est que si l'adresse IP change, il faut se tenir informés pour connaître la nouvelle.
Exemple avec p2pfr.com : http://5.196.204.209
Remarque: Accéder à un site web via son adresse IP peut ne pas fonctionner si le serveur web n'est pas configuré pour effectuer la redirection.
On pourrait aussi remplir le fichier hosts de son système avec ces IPs. Cette fois-ci, le serveur web recevrait la bonne URL, et afficherait donc le bon site.
Un exemple de fichier /etc/hosts (sous linux) :
# SELF 127.0.0.1 localhost # LAN 192.168.1.15 ordi15 # WEB 5.196.204.209 p2pfr.com
Cette manip' étant faite, vous pourrez accéder au site de p2pfr comme vous le faisiez habituellement, même si p2pfr.com venait à être censuré par les serveurs DNS de votre FAI ! :D
Mais cette manip' a aussi ses limitations. C'est que si l'adresse IP de la machine hébergeant P2PFR change, votre fichier hosts vous redirigera vers la mauvaise adresse IP. Il n'est en fait pas conseillé de figer dans le marbre cette information… c'est bien pour ça que les serveurs DNS existent.
Comme Bobortz le dit en fin de cet article : «La meilleure solution est donc un résolveur DNS validant avec DNSSEC et tournant sur une machine du réseau local (la « box » est l'endroit idéal). Cela assure un résolveur non-menteur et sécurisé. Si on veut en plus de la vie privée, il faut lui faire suivre les requêtes non-résolues à un résolveur public de confiance (donc pas Google ou Verisign) et accessible par un canal chiffré (DNS sur TLS).»
Vous pouvez opter pour une version plus simple. Si vous utilisez Linux, faisable aussi sous Windows, l'installation en elle-même est relativement simple (il suffit d'installer unbound).
L'article suivant fournit des explications qui permettent d'éclairer la situation : http://www.bortzmeyer.org/son-propre-resolveur-dns.html
Voyez: https://routingpacketsisnotacrime.uk/
Le but est de proposer des fichiers .PAC (auto-configuration de proxys pour les navigateurs) qui permettent de passer par les proxys que la communauté aura désigné.
Voir: un joli article parle du site Yifi, qui s'est ingénié à comprendre comment les fournisseurs d'accès du Royaume-Uni effectuent le blocage pour mieux le contourner: https://torrentfreak.com/how-yify-torrents-is-battling-the-internet-censors-131214
En résumé, les FAIs lisent les IPs indiquées dans le registre DNS du site, et se débrouillent pour rediriger le traffic HTTP à destination de ces adresses vers leurs propres serveurs. En conséquence, il suffit d'utiliser un autre nom de domaine pour empêcher la censure, ou de coupler d'autres solutions comme: l'utilisation d'un CDN (un «Cache» de proximité, comme Cloudflare), et un service comme GeoDNS, qui permet de faire une redirection sur des IPs en fonction de l'emplacement géographique du demandeur. Ainsi, les IPs situées à l'extérieur du Royaume-Uni sont directement dirigées vers les serveurs de Yifi, sans avoir besoin de passer par le CDN.
Voici à peu près la même démarche, rédigée cette fois-ci par nos soins : Petite leçon d'internet, cas pratique : la censure en France du site The Pirate Bay
Y a-t-il un firewall applicatif (blocage de protocole) en opération ?
Suis-je derrière un NAT ? (C'est parfois le cas dans des résidences étudiantes)